Artículo escrito por Anaïs Desmet (TG4) y publicado el 11 de junio de 2023.
À l’occasion des 50 ans de sa mort, le peintre espagnol, toujours si célébré et exposé à travers le monde, se voit accusé de viol et de prédation sexuelle. Des témoignages soulignent massivement ses comportement déplacés et abusifs avec les femmes qui ont traversé sa vie ainsi que la relation créative qu’il entretenait avec l’absinthe.
Dessinateur virtuose, initiateur du cubisme, peintre surréaliste, sculpteur… Pablo Picasso (1881–1973) a profondément bouleversé l’art du XXe siècle et pourtant cette figure espagnole est de plus en plus questionnée.
L’inspiration aux reflets verts
Comme d'autres grands artistes de l'époque, Pablo Picasso, inventeur du cubisme, s'est inspiré des visions et de l'état onirique que lui procurait l’absinthe pour faire évoluer son art et innover.
Consommateur occasionnel d'absinthe, Picasso verra les gens en bleu et les peindra de cette façon. Puis il les observera en rose et les représentera dans ces tons. Finalement, il les percevra étrangement, comme décomposés en plusieurs plans ou figures géométriques, et c'est ainsi qu'il les peindra.
Jane Ciabbatari expliquait dans un article destiné à la BBC que cette boisson « donnait lieu à des visions et des états oniriques qui se reflétaient dans l’œuvre artistique [et qu’elle avait] donné naissance au symbolisme, au surréalisme, au modernisme, à l’impressionnisme, au postimpressionnisme et au cubisme ».
Le premier tableau témoignant de la relation qu'entretenait Picasso avec l'absinthe représente une buveuse solitaire : La Buveuse d'absinthe, 1901. La femme a le regard perdu dans le vide; ses lèvres sont très rouges et le liquide dans sa coupe, très vert.
L’homme qui se servait des femmes
Dominateur, manipulateur, égoïste, le peintre ne gardait ses compagnes que tant qu’elles l’inspiraient. Et les quittait ensuite dans la douleur.
Pour les cinquante ans de sa mort, le musée Picasso à Paris engage un processus critique autour de Pablo Picasso et des relations qu'il entretenait avec ses compagnes dont il a fait ses muses. Afin d'attirer les jeunes générations, le musée organise une exposition du 7 mars au 27 août dans laquelle il « a fait le choix de ne pas éviter la polémique que suscite aujourd’hui l’artiste: sa vie privée et surtout son comportement brutal avec ses femmes ».
Pour ce faire, des œuvres de l'Américaine Mickalene Thomas, de la Française Louise Bourgeois ou encore de Dora Maar, l'ex-compagne de Picasso, sont exposées aux côtés de celles du génie espagnol afin d’ouvrir le débat sur le féminisme, le colonialisme et le racisme.
L’intérêt grandissant pour l'homme derrière l'artiste fait désormais couler beaucoup d'encre.
Dans une tribune publiée par El Pais, l’historienne de l'art Victoria Combalía écrit que « Picasso s'est surtout rendu coupable de maltraitance psychologique plus que physique, et pas seulement avec des femmes, mais aussi avec des hommes ».
Une de ses victimes : Dora Maar, femme qui a subi l’abandon le plus douloureux de la part de Pablo, qui l'a sans doute maltraitée physiquement et psychologiquement. Après sa rupture avec Pablo Picasso, la photographe souffrira de dépression et sera internée dans un hôpital psychiatrique.
Pour le site El Diario, « aborder ce débat, c'est témoigner d'une réalité à laquelle nous étions restés étrangers, et qui nous permet de mieux cerner le peintre des Demoiselles d'Avignon ».
D'autant que les nombreux portraits qu'a réalisés Picasso de ses muses reflètent aussi sa perception des femmes. II n'est pas inutile de connaître les tourments qu'ont traversés ses compagnes : des artistes qu'il a empêchées de s'épanouir, des femmes dont il a consumé la vie. Cela pourrait même être déterminant pour mieux comprendre le peintre, dans la mesure où chacune d'entre elles a laissé une profonde empreinte dans son œuvre.
Alors génie ou monstre, dans tous les cas une chose est certaine : Picasso reste un monument de l’art moderne. Il est l’un des artistes (si ce n’est l’artiste) le plus important du XXe siècle.
À l'occasion des 50 ans de sa mort, son œuvre est célébrée à travers une quarantaine d’expositions dans le monde entier, promettant d'explorer toutes ses facettes, les plus prestigieuses comme les plus sombres.
Enfin, selon El País: « El machismo de la persona no debe cancelar la excepcionalidad del creador ». Restera alors à chacun de juger s’il est possible de distinguer l’homme manipulateur et cruel du brillant artiste.
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